Un roman sur le pouvoir des histoires – celles qui vous changent une vie, qui révèlent qui est le conteur et ce que l'on devient en les écoutant...
Céleste est à l'âge où elle se dit: "C'est drôle toutes les vies qu'on pourrait avoir." Car une espèce de bon sens, une forme de banalité qu'elle s'est mise à détester la retient dans une réalité ordinaire où les joies sont comme étriquées. Son existence est transformée lorsqu'elle rencontre Monsieur Garneret. Il suffit, dit-il, d'attendre l'heure où les histoires commandent aux bouches de se mettre à les raconter. C'est ainsi qu'elle est plongée dans un univers enchanté...On ne comprend pas tout de suite les histoires à tiroirs de Monsieur Garneret. Il y a celle de l'Île sur la mer que ses habitants font avancer parce que, même en voyage, ils ne veulent pas la quitter. Il y a l'histoire d'Alicia Solano qui est trop fatiguée pour tout faire. Elle a choisi des jeunes femmes qu'elle nomme ses vies sociales. Une sort le soir à sa place, l'autre va chez l'inspecteur des impôts, la troisième fait les magasins, etc. Elle les paye bien. Les filles aiment beaucoup être "vie sociale". Il y a l'histoire de l'ange gardien qui joue son rôle et empêche qu'il vous arrive des ennuis. Mais, il faut le sortir en le tenant par son aile, le nourrir, lui donner son bain, le laisser jouer avec d'autres anges. Etc.Ces histoires servent à dire qui on est quand on les raconte et qui on est quand on les entend. En les disant, Monsieur Garneret comprend pourquoi il est allé les chercher: c'est parce qu'il a trouvé quelqu'un (Céleste) qui en a besoin. Il y a évidemment deux lectures de ce livre. La première donne un plaisir pur, presque physique, un parfait divertissement. La seconde procure une joie plus subtile et plus profonde, un émerveillement devant cette compréhension des êtres humains qui s'insinue et réchauffe chaque histoire.