Le voyage préapocalytique imaginé par Dominique Noguez devient un film catastrophe, réalisé par les frères Larieu. Au cinéma en août 2009.
6 juillet 2010, 23 heures. Dans un discours télévisé, le président de la République annonce aux Français que de terribles événements se préparent et qu'il n'y a plus d'espoir. Depuis quelque temps déjà, les choses allaient assez mal pour décider le narrateur, vague scénariste de cinéma, à quitter Biarritz où il se remet d'une fin d'amour difficile. C'est le début d'une odyssée qui le mène, dans une France en proie à tous les périls, de Lourdes frappé par un tremblement de terre, à Limoges hanté par des bandes de tueurs, d'Orléans désert, à Paris irradié. Il connaît quelques accalmies à Pau, à Bordeaux où, comme en 1914 ou en 1940, beaucoup de Parisiens se sont repliés, voire encore à Brive-la-Gaillarde, dans la villa d'un milliardaire qui donne une ultime orgie. Ses errances sont l'occasion de retrouver de vieux amis ou de rencontrer des jeunes femmes qui l'aident à passer avec moins d'angoisse ces derniers jours du monde. Avec elles, avec eux, il parle de ce qui est en train d'arriver, de l'Histoire, du mal, de Dieu, de la littérature, de l'amour, du plaisir, de la mort, et surtout de la seule femme qu'il ait vraiment aimée, une jeune métisse belle et cruelle dont l'image le hantera jusqu'au bout. C'est dire que ce roman n'est pas seulement, pour Dominique Noguez, l'occasion de nous présenter malicieusement la France de demain, avec une brochette de personnages connus ou inconnus, ni seulement d'écrire son Apocalypse. C'est aussi une histoire d'amour, entrecoupée de dialogues, d'analyses et de méditations. En somme, un livre ambitieux qui veut nourrir l'art du récit du sourire de l'humour et des précisions de l'essai, au sens de Montaigne.