Il est noir, il est musicien, il vit en banlieue. Il raconte la face cachée d'un monde interdit, un monde interlope, parallèle et onirique. À mille lieues d'un reportage naturaliste ou d'une fiction traditionnelle, "Suburban Blues" est l'invention d'une réalité que le verbe transfigure.
"C'est l'histoire d'un gars qui pense qu'on peut s'en sortir en pensant plutôt qu'en volant ou en dealant, même quand on vient des bas-fonds." Jojie tente, coûte que coûte, de survivre à la banlieue qui le prive de presque tout mais pas de l'essentiel, loin s'en faut. Il fume des pétards à longueur de journée et se plaît à écouter la Voix, qui a surgi lors de son passage derrière les barreaux, banlieue oblige. Afin de supporter cette société cruelle qui bannit les hommes pour leur couleur de peau, leurs désirs ou leur folie, Jojie suit cette Voix dans un autre monde, où les rêves sont la réalité. Mais le chemin qui mène à l'Onirium, ce lieu où il suffit de faire un rêve pour qu'il se réalise, n'est pas sans encombres. De l'univers des morts à celui des vivants, il n'y a qu'un pas à franchir. "Suburban Blues" est une véritable "Odyssée" moderne, servie par une écriture puissante qui mêle avec virtuosité le parler des banlieues et le langage littéraire, en jouant avec les mots et les registres. De ce langage singulier et empreint de musicalité se dégagent une force extrême et une lucidité implacable. Voici un portrait féroce de la société française qui propulse le lecteur dans un univers absolument déjanté.