Un matin de printemps a lieu l'enterrement de Romain. Habité par un goût immodéré du bonheur, il ne croyait à rien mais cultivait un art difficile: l'amour de la vie. Il passait, un soleil intérieur se mettait à briller. Au cimetière, parmi des hommes et des femmes en larmes, son ami le plus proche voit – ainsi que dans la première scène de "La Comtesse aux pieds nus" – se dérouler les vies innombrables et les destins croisés de ceux qui jettent une rose sur le cercueil de celui qu'ils aimaient tant. Deux figures de femme règnent au long de ces pages: ce sont une mère et sa fille. Autour d'elles et de Romain, du New York des années 30 aux dernières découvertes de la science, en passant par les plaines d'Ukraine, une île grecque, un hôtel italien et la côte sud de la Turquie, on voit défiler le valet de chambre de Hitler, les pilotes de l'escadrille de Normandie-Nièmen, un historien d'art, un professeur de physique théorique, Arthur Rubinstein et le maréchal Joukov, Lucky Luciano et Churchill... Chacun d'entre eux est le héros d'un petit roman qui est lié par l'Histoire et les sentiments au grand roman qui les fait tous se rejoindre. La vie apparaît comme une grande sarabande; elle est aussi une fête en larmes.