" Mon grand-père était maladroit comme un cochon. Lorsqu'il est revenu du nord de la Loire, où il n'avait personnellement rien à faire, il lui manquait une jambe. La gauche, je crois. J'en suis presque sûr... pendant les vacances, lorsque je dormais dans son lit, ma grand-mère a toujours refusé de coucher à ma gauche ; comment l'expliquer sinon par le fait qu'elle préférait être étendue le long de sa jambe intacte ? "
Ainsi commence Le désir de guerre, étonnant récit où se mêlent ironie et compassion pour tous ceux qui, en 14-18, ne furent pour les États que de la matière première et de la main d'oeuvre.
Avec humour, Frédéric Roux dénonce une mémoire collective falsifiée où se confondent héroïsme et barbarie. Le désir de guerre est l'enfant monstrueux de la servitude volontaire et de l'instinct de mort.