Que reste-t-il de nos rêves de jeunesse ?
Que de l'oubli tresse les destinées de sept personnages au moment-clé de leur existence.
Gabriel s'est engagé à vingt ans dans l'armée, sur un coup de tête. Par une nuit sans sommeil, il essaie de tirer le fil de sa vie, de retracer les chemins qui l'ont mené là. Il ne parvient à fermer l'œil qu'au petit matin, quelques minutes avant que l'alarme sonne, qu'il prépare son barda et se précipite dans le camion pour une opération spéciale. Le véhicule démarre, emportant les soldats. Gabriel entend nettement un clic, celui de la bombe qu'on arme. Trop tard pour crier. Son camion explose.
Avec la déflagration, la vie de Gabriel, celle de ses proches, éclatent en une constellation de personnages, de lieux, de moments. Sur le devant de la scène, les protagonistes s'avancent puis reculent au gré des chapitres, entrent et sortent selon les époques : Géraldine, la mère de Gabriel, qui a rêvé une vie trop parfaite, Alice, sa tante, qui lui a deux fois sauvé la vie, Harper, sa jeune belle-mère, qui a fait de sa personne une machine de guerre, Alex, qui n'écrira jamais le livre qu'il porte en lui.
Avec une grande maîtrise formelle, Pauline Guéna dessine un réseau de destinées individuelles. À travers cette galerie d'individus reliés les uns aux autres, proches un jour, séparés le lendemain par la vie, les kilomètres ou l'oubli, elle nous dit comme le temps passe et comme il délite inéluctablement nos désirs et nos rêves.