C'est l'histoire d'une femme, d'une mère. Son enfant est partie en vacances avec son père dans un club en égypte, elle rentre ce matin. L'avion est prévu pour 9 heures à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. Et puis soudain, la vie dérape : un coup de fil lui apprend qu'un avion s'est écrasé sur les bords de la mer Rouge, peu après son décollage de Charm el-Cheikh, il devait atterrir à Paris à 9 heures, il n'y a aucun survivant.
Deux heures décrit sous forme d'une chronique, minute par minute, la vie d'une mère aux prises avec l'échéance de mort de son enfant. L'occasion d'ausculter comment pareille douleur peut trouver à s'exprimer, dans le refus, dans la peur, dans la colère aussi, encore que cette dernière soit détournée, dans l'auto-contrôle et le silence surtout. Manière d'approfondir sa grammaire intime, son ambiguïté. Car on s'attendrait à un effondrement à la mesure de la violence de l'événement, on s'attendrait aux larmes, aux cris. Et puis non, le cri ne vient pas. La mort est tenue à distance, regardée comme de l'extérieur. La mère l'observe, l'analyse, ne la vit pas, impuissante à s'abandonner à la douleur trop grande.
Sylvia Rozelier est née en 1971. Elle vit et travaille à Paris. Deux heures est son premier roman.