Les Lèvres mortes n'est pas une autobiographie au sens ordinaire du terme. L'auteur se met au monde en creusant sa tombe devant le lecteur. Coupable d'être née, Ingrid Naour démêle l'écheveau de sa mémoire et se livre à un jeu de massacre dont elle entend bien être la victime privilégiée.
"Écrire ne m'a pas appris à parler. Bien que je m'exprime en français, je n'ai jamais trouvé un traducteur capable de me faire entendre des gens que je rencontre', dit-elle, non sans humour, dans ce récit où même la douceur est violence.
À sa première parution, en 1982, ce livre fut salué par la presse et le tirage épuisé en deux mois. Un chapitre supplémentaire, "Le devoir d'incompréhension', a été ajouté par Ingrid Naour lors d'une réédition en 1988.