" J'ai écrit Fifoche pour me rapprocher de mon père et La possibilité du garçon pour me séparer de ma mère. La tentation serait grande de vouloir tout expliquer, nuancer, corriger ; de tenter, par le pouvoir de l'écriture, de retarder un tant soit peu encore la tristesse des adieux. Mais j'imagine déjà l'énervement de mon père, piaffant d'impatience à l'idée de rater le train pour l'au-delà, et j'entends presque les cris de ma mère, consternée à la perspective de devenir un fantôme, elle qui, de son vivant, a tant cherché à être un peu moins hantée, possédée par l'angoisse. Alors je m'abstiens et je mets un point final à ces textes que j'ai écrits pour pouvoir vivre une autre vie, une vie sans eux. Quoique. " Vincent Flamand
Deux textes composent ce récit. Le premier, Fifoche, est dédié au père du narrateur. Le second, La possibilité du garçon, est consacrée à sa mère. Ce diptyque constitue l'hommage douloureux mais apaisé d'un fils unique à ses deux parents, dont l'amour débordant et pour tout dire merveilleux, en est venu peu à peu à le fragiliser. D'un côté, un père âgé, fantasque et permissif ; de l'autre, une mère anxieuse, protectrice et fusionnelle.
Ce très beau témoignage, vibrant et émouvant, se partage entre confession, (psych)analyse et poésie. Avec une grande justesse, Vincent Flamand a mis en mots la joie, la détresse et les paradoxes de tout amour filial.
Vincent Flamand est né en 1972 à Verviers (Belgique). Philosophe et théologien, il devient prêtre catholique en 2002. De retour à la vie civile en 2008, il se marie, prépare un doctorat, devient père et publie La condition humaine n'est pas sans conditions, recueil d'entretiens avec le psychanalyste Jean-Pierre Lebrun (Denoël, 2010). La même année, il publie D'aussi loin que je me souvienne, il s'est toujours levé tôt (Éditions de l'Aube), qui préfigure La possibilité du garçon.