(Texte provisoire)
Je m'étais pourtant interdit de fouiller, de m'enliser dans la lecture d'affaires judiciaires périmées. Mon cabinet d'avocats parisien, " Emmanuel Tapiro & associés ", suffoquait pour de bon mais, seul descendant du fondateur, j'avais beaucoup de mal à me séparer de la masse de papier accumulée par mes prédécesseurs. C'est ainsi que j'attrapai, un après-midi, une pile de cartonnages desséchés, ligotés par une mince cordelette, et que je dénouai le fagot pour découvrir ce qui était baptisé en capitales tracées à l'aide d'une règle : " le procès du dragon ".
Un geste qui allait de nouveau mettre mes pas dans ceux de mon grand-père, maître Vincent Tapiro, et m'entraîner sur l'île de Komodo, près d'un siècle plus tôt, dans les méandres d'une sombre affaire de disparition d'une famille de missionnaires hollandais.
Un geste, surtout, qui allait m'apprendre combien réouvrir un vieux dossier peut s'avérer dangereux et révéler de lourds secrets.
Emmanuel Pierrat, avocat spécialisé dans le droit et la culture, conservateur au musée du Barreau de Paris, est auteur et éditeur. Avec Le Procès du dragon, il livre un roman sous forme d'enquête qui dépayse le lecteur en mêlant habilement dossier judiciaire et intrigue familiale.