Comment réagir lorsqu'on est fait prisonnier en 1940 pendant l'invasion allemande, sans avoir eu l'occasion de tirer un seul coup de fusil? Pour le "Vieux", comme l'a surnommé son régiment, il n'y a pas de doute, on ne peut avoir d'états d'âme : il faut obéir aux ordres de reddition, et supporter. L'évasion serait une fuite devant l'ennemi, et une sortie du camp doit se faire debout et non pas en rampant sous les barbelés. Le colonel, et doyen du camp, entend bien faire partager cette philosophie toute militaire à l'ensemble d'un oflag assez... circonspect. Il s'y emploie avec énergie, et ruse, et ne trouve pas de soutien plus efficace que celui de Stüpell, le colonel allemand responsable du camp, qui apprécie peu sa mission, mais beaucoup la fine qu'il aime partager avec son homologue et bientôt complice. Les deux hommes sont loin d'imaginer la tournure que vont prendre les événements...
Qu'est-ce que l'honneur d'un homme? Que vaut la parole donnée? De bonne guerre raconte comment le Vieux va finalement, contre toute attente, transgresser son serment d'obéissance et faire ce qu'il a interdit aux autres en s'évadant – d'une façon inouïe. L'histoire est véridique. Elle a été contée par le petit-fils du héros à Philippe Roch, qui a décidé d'en faire un roman tant elle était originale, et le contexte historique de l'oflag peu traité en littérature. Il nous rappelle que la guerre n'est pas un objet de représentation, mais une situation humaine, tragique ; pas un sujet historique désincarné, mais la source d'une infinités d'histoires...