Six romans célèbres où l'auteur raille la France des idées "mal reçues".
" A vingt-huit ans, un matin, je me regardai dans la glace. Je constatai que j'avais une tête de chien. Cela cause un choc. Mais le propre de l'écrivain est de ne rien laisser perdre. J'écrivis donc un roman dont le héros a une tête d'épagneul avec une truffe et de longues oreilles. Ce portrait me ressemble assez.
A trente-deux ans, j'eus envie de faire le roman vrai de l'occupation allemande. Tout le monde m'en dissuada. Je le fis quand même : ce fut Au bon beurre.
Dans Doucin je commençai à sentir la présence de Dieu dans le monde et dans les âmes. A quarante-deux ans, vers la page 500 des Horreurs de l'amour, je m'évanouis de surmenage. C'est un de mes meilleurs souvenirs.
2024 pourrait s'intituler Science-Fiction. Je dévoile ma vision de l'avenir : il ne reste plus dans le monde que des vieux et des pigeons. Et Mascareigne pourrait être de la politique-fiction.
Il est émouvant pour un auteur de voir quelques-uns de ses livres réunis en volume : il a l'impression d'être mort, ce qui est le comble du chic en littérature. "
Jean Dutourd