Dans l'oeuvre de Victor-Lévy Beaulieu, Monsieur Melville représente un sommet indépassé jusqu'à maintenant et peut-être indépassable
C'est rien de moins qu'un livre total, qui convoque et intègre plusieurs registres d'écriture couvrant de multiples réalités. Il comprend une interprétation de l'ouvre de Melville - prétendant elle-même à la totalisation - et une réflexion sur le travail créateur et sur la nature et les conditions du discours critique (inspirée par Sartre). Il réunit des fragments autobiographiques sur l'enfance, l'adolescence, l'entrée dans le monde, qui nous racontent la naissance fiévreuse d'un écrivain. Il s'offre comme un prodigieux roman polyphonique d'abord en tant que fiction sur Melville et les siens, ensuite en tant qu'élément central, cour du cycle des Voyageries, enfin comme moment capital du développement de La Grande tribu, cette ouvre définitive qui hante l'auteur depuis sa venue dans le monde de la création.
Monsieur Melville incarne exemplairement ce qu'attend Victor-Lévy Beaulieu de l'écriture: qu'elle exprime dans la flamboyance les aspirations les plus élevées de l'humanité, appelant ainsi au dépassement de soi et au " grand partage " avec tous.
Jacques Pelletier