Une composition onirique et poétique, portée par une écriture exigeante.
Evan et Violet sont enfermés dans un manoir depuis leur venue au monde. Isolement d'autant plus conséquent qu'une paroi transparente divise le manoir en son centre, séparant la bibliothèque de la grande salle et le cimetière de l'arrière-cour, pour empêcher tout contact physique entre les deux personnages. Une seconde paroi transparente encercle le cimetière, laissant les personnages apprécier un paysage qui leur est interdit. Un matin, Violet découvre par hasard que le nom d'un personnage de son livre se retrouve dans la moisissure d'une tombe du cimetière. Evan entreprend de vider la fosse d'une tombe. Mais à sa grande surprise, la tombe est vide. Violet va ensuite remarquer une nuit que la composition de la bibliothèque est identique à celle du cimetière. Lorsque Evan se réveille le lendemain, Violet est au pied de son lit : la paroi du milieu est brisée, mais pas celle qui encercle le cimetière. Elle lui explique alors qu'elle a rangé chaque livre de sa moitié de bibliothèque à la position correspondant à la tombe liée par le même nom. Espérant que ce procédé répété dans la partie d'Evan permettra de briser la paroi extérieure, ils s'associent sans perdre une seconde. Arrivés au bout de l'exercice, ce n'est pas la paroi qui s'écroule : c'est la grande porte du manoir qui s'ouvre. Oui mais : un seul est autorisé à sortir...
Fantômes, esprits, ou personnages de fiction d'un roman qu'ils écrivent malgré eux ? Un premier roman qui questionne le hasard comme champ de bataille du destin et du libre-arbitre, les mondes extérieurs et intérieurs, l'objet comme matière ou esprit, et laisse des espaces d'incertitude qui permettent à chacun d'y poser ses réponses.
Les Poussières perdues a obtenu le prix des étudiants de la Fête du Livre de Saint-Étienne (2014)