Un soir, le père n'est pas revenu.
De lui, Martin a tout appris. La montagne. Les bêtes. Les gestes de ceux d'avant. Le reste, c'est dans les livres qu'il l'a lu – ces livres dont sont couverts les murs de la ferme. Isolés. Préservés. Martin a grandi là, en tête à tête avec l'homme qui n'est pas revenu. Il va falloir faire seul, désormais. Seul, affronter l'hiver. Seul, aler-ter les gendarmes et retrouver l'absent. Vivre, enfin, avec des yeux qui voient, des oreilles qui entendent... Descendre, peut-être, dans la vallée. Et puis, comme un chardon dans la ville, tenir. Résister.
Il y a des feux qu'on n'éteint pas.