À travers le récit littéraire et poétique d'une famille française d'origine arménienne affleurent les questions d'immigration, d'intégration, de transmission, mais aussi d'enfermement et de déterminisme social, ainsi que le choc culturel entre Orient et Occident, les rapports hommes-femmes, la place des femmes dans une structure clanique, mais aussi les chrétiens d'Orient.Certaines maisons sont-elles plus habitées que d'autres ? Ce récit sonne comme un retour à la matrice. Une plongée au cœur d'une labyrinthique et étouffante demeure familiale dont la narratrice, française d'origine arménienne, hérite malgré elle. Une déambulation comme en apnée dans une architecture hantée par des visions qui la renvoient à son passé, et dont chaque pièce devient, pas après pas, un fragment de son identité morcelée.
Aussi morcelée que l'histoire du peuple arménien, méconnu, et dont les racines remontent six siècles avant Jésus-Christ. À travers prénoms, lieux, chants et danses, coutumes ancestrales, légendes du Caucase ou d'Anatolie truffées de héros bibliques, dieux et déesses ou simples troubadours se révèle tout un monde. Avec pour point de départ d'un chaos intérieur le génocide perpétré dans l'Empire ottoman en 1915, imprégnant toute une lignée à travers les âges.