Paris, le 3 novembre 1793. Après plusieurs mois de détention et une parodie de procès, Olympe de Gouges, condamnée par le Tribunal révolutionnaire, est la première femme à périr sous la guillotine à la suite de Marie-Antoinette.
Arrivée de sa province natale vingt ans auparavant, cette fille naturelle d'un poète, essayiste et dramaturge élu à l'Académie française, ambitionne d'embrasser la carrière littéraire, en dépit d'une éducation qui ne l'y prépare pas.
Dans l'effervescence de ce siècle des Lumières, tandis que l'on repense la place de l'homme au sein de l'univers, Olympe songe à celle des femmes et plus largement des opprimés. Son instinct politique s'éveille ; sa plume se fait acerbe. Elle devient une pionnière de ce que l'on nommera ultérieurement le féminisme, tout en s'insurgeant contre l'esclavage à travers des pamphlets et des pièces de théâtre.
La Révolution génère un formidable élan d'espoir, l'incitant à se jeter à corps perdu dans la bataille avec un courage et une détermination qui forcent le respect.
Éblouissante en un combat que Karin Hann nous restitue dans un récit alerte et documenté, cette femme au destin romanesque, trop souvent méconnue, nous émeut, nous interroge et nous emporte indéniablement vers un idéal qu'elle aura incarné jusqu'à son dernier souffle : l'audace de la liberté.