Un tour de force romanesque et philosophique, à lire pour la fin de l'année
L'an 62 après Jésus-Christ. Néron règne en maître depuis huit ans. Le grand Sénèque est entré dans les trois dernières années de sa vie. C'est un vieil homme qui a tout connu : la gloire littéraire à travers ses tragédies et ses écrits philosophiques, une immense fortune grâce à son sens inné des affaires, les honneurs et la déchéance sous Caligula et sous Claude, le pouvoir enfin, de très près, en tant que précepteur puis conseiller politique du jeune Néron.
Aujourd'hui, Sénèque, à soixante ans, a demandé à prendre du recul, effrayé par la cruauté montante de son ancien élève. Mais – et là nous entrons dans le roman – l'un de ses jeunes amis, le patricien Brutus Scaurus, un républicain convaincu, doit être assassiné pour avoir osé contester le despotisme en place. Prévenu à temps, Brutus fuit Rome, se terre dans la campagne isolée et lointaine... d'où il commence une correspondance secrète avec Sénèque, autre exilé, qui ne quitte guère sa demeure, passant ses journées à lire et à écrire.
Lettre après lettre, porté par les conseils de son illustre ami, le jeune homme, jusque-là frivole et impétueux, tout en courant de cachette en cachette à travers les provinces de l'empire, déjouant les pièges des gardes prétoriens lancés à sa poursuite, en faisant des rencontres insolites, d'exilés célèbres ou de petites gens admirables, va recevoir une magnifique leçon de vie et de sagesse du plus grand écrivain de son temps.
Sénèque, patiemment et avec des mots simples, verse en lui le résultat de toute une vie de réflexions et d'interrogations tournées vers une seule problématique : Qu'est-ce que vivre et comment être heureux ?, jusqu'à la fin du roman, inattendue et poignante.