La mémoire est faite d'oubli qu’un rien réanime, se dit l’auteur du Corps d’Hélène, alors qu’il craint de voir sa mémoire décliner, puisqu’il est sur le point d’atteindre l’âge de 88 ans.
Par le hasard de deux chansons qu’il compose « sans raison », s’impose à lui son premier amour d’enfance.
Un nom de femme est remonté de l’oubli : Hélène Navachine. Curieux de savoir si elle est encore en vie, il cherche sa trace sur internet, et découvre qu’un auteur contemporain (nommons-le X) a utilisé ce nom, accessoirement, dans un de ses romans.
Il entre en contact avec lui, lequel l’invite à lui en dire davantage sur cette inconnue, dans le but, précise-t-il : « d’enquêter ensemble » à son sujet.
En toute confiance, par une lettre assez détaillée, le vieil homme lui livre alors le « synopsis » de l’histoire d’amour peu banale – et qui remonterait aux années 45-50 – dont fut marquée son adolescence. Brusque et inexplicable silence de X. Comme cet auteur s’est fait la réputation d’alimenter son écriture par des « histoires » ayant eu lieu à l’époque où lui-même n’existait pas encore, le vieil homme se décide aussitôt d’écrire lui-même l’histoire de son premier amour. Récit auquel il se laisse prendre, revivant avec un certain amusement – qui le « remet en jeunesse » - les émotions de ses 17 ans.