Tu me disais : C’est l’heure.
Puis tu t’en allais et je me levais.
Tes paroles, c’est aujourd’hui qu’elles me reviennent, alors que je suis allongé sur la plage, l’oreille gauche remplie des profonds soupirs des vagues qui s’affaissent
et la droite percée par les stridulations éperdues des cigales. C’est peut-être ce vacarme qui leur permet de revenir.
Paekakariki, en maori, évoque une perruche sur un perchoir ; il suffit de prononcer le mot pour entendre la perruche crier, nous appeler vers ce Pacifique Sud, et plus précisément, la Nouvelle-Zélande, où Pierre Furlan a situé ses trois nouvelles.
Dans Ma vie de boxeur, des hommes se jaugent sur un ring. Après son propre combat, un étudiant français expatrié observe un Pakéha (Néo-Zélandais d’origine européenne) se battre contre un Maori. Et le ring prend peu à peu un nouvel éclairage, se transforme en scène qui se charge de la douloureuse histoire de la colonisation.
Travail de nuit joue sur les fuseaux horaires. Le jour d’un côté de la Terre signifie la nuit de l’autre, à l’image d’un décalage qui reflète la vie et les travaux du traducteur qui anime ce récit. Pourtant, entre le monde apparemment hors du temps de l’île du Sud et la lointaine Europe, se tissent de nouveaux fils encore incertains qui arracheront le traducteur et le narrateur à leur solitude.
Et puis Paekakariki, ville et plage de l'île du Nord. Sous un soleil éblouissant, les couleurs se glissent hors de leurs contours habituels, signe de l’absence à lui-même et aux autres que le narrateur doit vaincre pour construire sa vie.
Poursuivant l’exploration des relations humaines dont il nous a déjà livré de forts témoignages dans ses ouvrages précédents, Pierre Furlan donne à sa recherche une dimension universelle grâce à la profonde empathie qu’il exprime pour ses personnages.