C’est un sous-titre que cette avalanche de mots, lancée comme un défi, plus que comme un programme à une vie qui, pour Maurice Chappaz, commençait de perdre sens et goût après la disparition en 1979 de sa compagne Corinna Bille. Poèmes de la reconquête dans une certaine mesure et poèmes du replis, poèmes, quoi qu’il en soit, de l’intériorité triomphante des peines et de la lassitude. Or, rien ici n’est perdu de la fraîcheur très alpestre des poèmes de Verdures de la nuit ou de Tendres campagnes, nulle sècheresse, nulle lourdeur : la maturité de Chappaz est celle d’un être éternellement ancré dans le présent.