Frères et sœurs : leurs relations sont le résultat d’une grande intimité qui n’est pas choisie mais imposée. Et tout le problème est là ! On pourrait même dire que la fratrie est une maladie – une maladie d’amour chronique avec ses instants de complicité, ses bonheurs partagés, ses souvenirs communs, mais aussi ses moments de crise, ses rivalités et ses jalousies.
Tout commence avec l’arrivée du second, un véritable cataclysme pour l’enfant qui devient l’aîné. Comment peut-il accepter de partager l’amour de ses parents ? En tenant une comptabilité rigoureuse des câlins et des attentions prodigués à l’autre, les enfants finissent souvent par en conclure que « c’est lui le chouchou ». Et, de fait, dans chaque famille il y a un préféré.
Tout au long de la vie, les liens fraternels sont mis à rude épreuve. C’est d’abord le cas lorsque le handicap, la maladie frappent la fratrie, ou si elle compte un ou des enfants adoptés. De même, qu’il est difficile d’avoir un frère champion, à l’école ou en sport ! Mais c’est vrai aussi au moment de l’éventuelle séparation parentale, lorsqu’un frère ou une sœur quitte le foyer pour fonder un couple, et jusqu’à l’ouverture du testament des parents, un événement qui ne manque jamais de faire ressortir au grand jour les rancœurs enfouies et de raviver les tensions.
Marcel Rufo, avec la collaboration de Christine Schilte, nous entraîne – en s’appuyant sur de nombreux cas cliniques, mythes et contes – au cœur de ces relations souvent agitées, parfois patho-logiques, mais qui touchent chacun d’entre nous dans ce qu’il a de plus intime.