Depuis leur publication en 1831, les Neuf lettres sur la peinture de paysage du naturphilosoph Carl Gustav Carus ont été universellement considérées comme le fondement théorique de l'esthétique du paysage romantique allemand.
Médecin, naturaliste, géologue, auteur de traités sur l'inconscient et les rêves où il devance les ouvrages les plus modernes sur ces questions, ami de Lorenz Oken et de Humboldt, de Kleist et de Tieck, sa pensée est également proche de la philosophie de l'identité de Heinrich Gottlieb von Schubert et de l'idéalisme de Schelling.
Le présent volume exprime sa position de savant et d'artiste — il a peint 400 tableaux — en face de la nature, son souci de la connaître dans ses structures intimes, son aspiration à s'unir à elle dans une sorte de communion à la fois physique et mystique. Ce que dit bien le mot qu'il a employé pour définir la « peinture de paysage » mot intraduisible en français, Erdlebenerlebnis (expérience de la communion avec la vie de la terre) et Erdlebenbildkunst (art de la représentation de la vie de la terre).
Ont été joints ici la traduction de son texte capital sur la Physiognomonie de la montagne et plusieurs extraits des Écrits et lettres de Caspar David Friedrich dont la pensée et l'esthétique ont fortement influencé et souvent inspiré celle de Carus.