Bien que son origine remonte loin dans le XIXe siècle, la méthode de la « pure visibilité » sert de fondements à la critique et à l'histoire de l'art de notre siècle. En effet, pour la première fois la critique concentrait son attention sur les aspects caractéristiques des différents arts, sur ces aspects visibles qui en constituent le langage. En partant donc des textes théoriques du néo-kantien Konrad Fiedler et de leurs applications tentées par le sculpteur A. von Hildebrand, la présente anthologie, précédée d'une ample Introduction critique, illustre par des textes de A. Riegl, A. Schmarsow, H. Wölfflin, A.E. Brinckmann les premières applications de cette méthode à l'historiographie de l'art et à l'élaboration d'une sorte de « grammaire » de la « langue plastique ».
Des critiques comme B. Berenson, C. Bell, R. Fry, A. Stockes, dont les textes éclairent d'autres aspects du « formalisme » partent des prémisses différentes élaborées par la psychologie anglo-saxonne. Du côté de la culture française, J. Mesnil et H. Focillon leur font écho. En Italie, la critique formaliste, représentée par l'activité de jeunesse de R. Longhi et de L. Venturi est rapidement mise en crise par l'esthétique de Croce et par ses applications dans le domaine contigu de la critique littéraire.