Publié pour la première fois en 1553, le voyage en Egypte de Pierre Belon constitue la plus grande partie du second livre de ses Observations de plusieurs singularitez et choses mémorables, trouvées en Grèce, Asie, Judée, Egypte, Arabie et autres pays estranges.
Le voyageur y donnait à voir, par les description mais aussi par les gravures qui les accompagnent, tes singularités égyptiennes de son périple : paysages, populations, faune et flore, et tous ces faits remarquables qui métamorphosent son livre en un véritable cabinet de curiosités. S'y croisent momies, caméléons et pyramides, qui offrent à l'observateur érudit l'occasion de confronter ses lectures savantes à la réalité. Bonne occasion pour lui de vérifier (et éventuellement amender) la leçon des Anciens, de critiquer les erreurs de ses contemporains, et de faire sa place, pour l'occasion, dans le champ scientifique des naturalistes renaissants.
Mais Belon, premier égyptologue « scientifique », rapporte aussi d'Égypte un témoignage sensible, et fait émerger dans le genre très normé du récit de voyage l'individualité du voyageur et la subjectivité de son regard. Un cabinet de curiosités à redécouvrir...