Adapté du Perceval de Chrétien de Troyes, le Parzival de Wolfram von Eschenbach reproduit, comme sa source, bon nombre de structures littéraires héritées des récits celtiques qui furent à l'origine de la quête du Graal. Il s'agit donc de replacer d'abord la carrière du héros comme celle de son père dans tout un courant de pensée, celui du vieux fonds indo-européen si bien analysé par Georges Dumézil.
Mais le Parzival reflète aussi les structures sociales et idéologiques du Moyen Âge. L'un des aspects majeurs de l'œuvre est la relève du pouvoir, la pérennité du lignage du Graal. Dans son utopie du royaume du Graal, Wolfram façonne ainsi un type idéal de royauté inspiré des systèmes médiévaux de pouvoir. Mais l'œuvre veut aussi montrer la pérennité de la présence active de Dieu sur terre, et Wolfram, par le thème des Templiers, qu'il emprunte à la Terre Sainte, transfère en Occident les valeurs attachées jusqu'alors à la Jérusalem chrétienne.
L'ouvrage traite enfin de la médecine médiévale. Pour guérir le roi malade, Wolfram recourt en effet aux très anciennes médecines du couteau, des plantes et de l'incantation. Le Parzival permet ainsi de se faire une idée précise de ce que pouvait être la médecine d'alors.
À travers l'étude des symboles les plus divers — vêtements, animaux, planètes — qui émaillent l'œuvre, le lecteur est à même d'apercevoir la cohérence profonde des thèmes et des mythes — mélusinien, gémellaire — qui sous-tendent le Parzival des premiers aux derniers vers.