Le livre de Hartmut Köhler se présente comme la première analyse systématique des rapports qu'entretiennent les Cahiers de Valéry et les grandes œuvres lyriques de la maturité, La Jeune Parque et Charmes, pour en dégager l'unité sous-jacente. La révision des fondements psychologiques, esthétiques et poétologiques de Valéry, rendue possible par les Cahiers, éclaire la poésie d'un jour nouveau. Valéry n'apparaît plus comme le représentant d'une tradition qui se meurt, ni comme le dernier adepte d'une esthétique quintessenciée, mais comme un précurseur qui, avec toute la réserve d'un outsider, se saisit du problème de l'homme à l'ère technique : la cérébralisation sous son double aspect d'intériorisation et de théorisation, le vécut, le pensa avec la plus extrême acuité dans l'analyse et pour sa part le dépassa.