De la fin du XVIIIe siècle jusqu'à la fracture de 1914, l'histoire de l'art, participant au mouvement de fond qui traverse le XIXe siècle, s'établit en discipline scientifique, au même titre que les autres branches de l'histoire. Adoptant les méthodes mises au point pour les recherches médiévales, associant les nouvelles techniques de l'image à l'éducation du regard, s'appuyant sur un réseau toujours plus diversifié de musées, l'histoire de l'art affirme sa prétention à la respectabilité universitaire comme son ambition d'éclairer la notion de civilisation. Pourtant, ce triomphe apparent est bientôt contesté par des interrogations récurrentes. L'étude de l'art dans sa dimension temporelle relève-t-elle d'une démarche positive, ou doit-elle revendiquer, compte tenu de la spécificité de son objet, un statu distinct ? Ce second tome, faisant suite à l'Histoire de l'histoire de l'art. De l'Antiquité au XVIIIe siècle, veut poser quelques jalons sur un territoire aux frontières incertaines.