« Le marxisme se meurt, le marxisme est mort ». On entend les sanglots des pleureuses et les Bossuet de l'Intelligentsia se penchent sur le canevas de leurs oraisons funèbres. Après une existence triomphale de plus d'un siècle, le marxisme aborde l'âge des déceptions et des reniements. La « tragédie du marxisme » rappelle celle du Père Goriot et du Roi Lear ; il est renié par ses enfants.
Or si le marxisme est peut-être moribond, la dialectique se porte, en revanche, comme un charme ; elle reste (Sartre l'a bien vu) l'instrument incontournable de toute démystification idéologique. Ce n'est certes pas sans bonne raison que le stalinisme avait la dialectique en horreur.
Le but des études réunies dans ce volume est de contribuer à la sauvegarde de ce chargement précieux qui surnage, non sans difficulté, après le terrible naufrage du marxisme politique et économique. Elles visent aussi à « faire descendre la dialectique de l'éther philosophique où elle séjourne habituellement, sur la terre des hommes... » (J. d'Hondt)