« Un monde de pensées s'effondre sous nos yeux, avec ce que l'on appelle la fin des idéologies, un autre s'annonce sans qu'on puisse encore en discerner la structure d'ensemble. Le développement des sciences et des techniques joue son rôle dans cette fin comme dans cet avènement incertain. La discussion des questions radicales de la pensée et de l'action doit être à nouveau entreprise, avec l'audace nécessaire pour bousculer des esprits déconfits d'avoir perdu leurs certitudes » ; aussi importe-t-il d'installer « en pleine lumière l'aspect philosophique des questions posées par les développements des sciences et par les innovations techniques » : Dominique Lecourt définit en ces termes l'esprit de la Nouvelle Encyclopédie Diderot qui se réclame du maître d'œuvre de l'Encyclopédie, dans son effort d'inventaire et d'examen permanents des « questions métaphysiques, théologiques, éthiques et politiques qui balaient le champ tout entier de la culture ».
L'histoire relance sans cesse ces questions mais en des termes nouveaux.
Ce colloque organisé à l'Université de Caen, du 12 au 16 janvier 1987 par Annie Becq, avec la collaboration de la Ligue française de l'enseignement, s'est proposé, à l'occasion du lancement de la Nouvelle Encyclopédie, d'éclairer les « voies anciennes » du phénomène encyclopédique et son devenir occidental, son articulation aux réflexions théologique et philosophique, ses relations avec les pouvoirs religieux et politique, l'indécision de ses frontières..., avec le concours de la plupart des spécialistes internationaux de ce domaine.
Si le sujet de l'encyclopédisme reste évidemment loin d'être épuisé, c'est la première fois que sont rassemblés, d'une manière systématique, les éléments d'une problématisation.