Ce livre est le fruit d'une fréquentation de plus de vingt ans avec l'Ancien Théâtre-Italien, ses formes dramatiques et iconographiques. Dès sa thèse sur Dufresny (1977), l'auteur a été fasciné par l'efficacité dramaturgique de ce théâtre, par son originalité, par le miroir inversé du Siècle de Louis XIV qu'il nous tendait. La célébration du troisième centenaire de la naissance de Watteau (1984) lui ouvrit d'autres perspectives. Il y vit magnifier ce théâtre que Watteau n'avait jamais connu dans sa salle parisienne, mais qu'en grand artiste il avait rêvé et rendu éternel dans la mémoire de l'Humanité. On pouvait noter que cette mythologie qui naquit dans les dernières années du règne de Louis le Grand n'était pas exempte d'un certain ton moderne. C'est pourquoi il lui a paru judicieux de mettre en parallèle dans le titre de cet ouvrage le nom d'une défroque italienne et celui d'un roi de la Troisième Race. Le Deus ex machina des Italiens fut dans la réalité Louis XIV lui-même. Et si Watteau survécut six ans au roi Bourbon, et si sa peinture est jugée — souvent légèrement — comme l'émanation emblématique du monde de la Régence, son esthétique ressortit pour l'essentiel aux débats des vingt dernières années du règne.