Les Mémoires de Beaubrun, c'est leur intérêt principal, représentent un assemblage exceptionnel de sources concernant l'Affaire Arnauld en Sorbonne et ses suites.
La première partie (pp. 41-584), sur le déroulement en Sorbonne de la censure d'Arnauld, est certainement la plus neuve et la plus utile, dans la mesure où elle synthétise les avis de chacun des docteurs qui y ont participé. Beaubrun a su tirer partie d'une documentation riche et variée, qu'il expose de manière certes partisane, mais non point tendancieuse. Son travail s'efforce aussi de résumer les principaux ouvrages écrits sur ces matières difficiles, des deux Lettres d'Arnauld à la dernière Justification en sa faveur. Cette approche classique s'avère exacte et commode ; elle confère au dossier présenté un caractère de référence pratique et même indispensable.
La seconde partie (pp. 585-968), qui dévelope les prolongements de la condamnation, aborde des domaines que la recherche contemporaine a bien approfondis : la publication des Lettres Provinciales, l'Assemblée du Clergé de France, l'affaire du Cardinal de Retz. Les Mémoires de Beaubrun ont déjà été mises à contribution sur ces sujets mais, par le choix d'informations et de détails qu'il offre, l'ensemble présente une perspective précieuse pour suivre et comprendre les développements d'une période particulièrement dense. En ce sens, elles constituent aussi une référence incontournable.