Si balbutiants que soient encore aujourd'hui les progrès de la science, de nouvelles donnes engagent à remonter le cours du temps pour voir si, dans le foisonnement de la nature, un principe unificateur n'est pas à l'œuvre ; les sciences du cosmos comme celles de la vie, comme les neuro-sciences ou les sciences cognitives renouvellent l'interrogation du philosophe. L'auteur écrivait, il y a 15 ans, « Merleau-Ponty : Au-delà de la Phénoménologie.» Dans les voies de passage entre la conscience phénoménale et la Nature, c'est cet « au-delà » qu'il tente actuellement d'explorer en montrant le rôle joué par le cerveau dans la décompression de l'Espace-temps compact de la nature en espace et temps distincts de la conscience. La corticalisation croissante des espèces s'inscrit dès lors dans une aventure dirigée dont le but est de produire, grâce à l'avènement du cerveau humain, l'émergence du symbolique dans la matière, la naissance de l'esprit dans « l'homme neuronal ».