Ces pages viennent plaider en faveur d'un oublié. Il s'agit du chœur secondaire du drame tragique ou comique grec. Mais définissons bien le terme, qui pourrait prêter à confusion si l'on ne distinguait d'abord soigneusement les principales formations chorales susceptibles d'intervenir dans l'orchestra du théâtre antique.
Le plus souvent le chœur antique se présente comme un groupe homogène et tous les choreutes évoluent de conserve sous la conduite du coryphée assité de deux parastates : ils sont en principe douze dans tout le théâtre d'Eschyle, quinze dans ceux de Sophocle et d'Euripide, vingt-quatre chez Aristophane. Mais il n'est pas rare, d'abord, que ce chœur intégral se divise en deux demi-chœurs contrôlés par chacun des deux parastates et dont les mouvements, le chant, le jeu peuvent alterner, mais se correspondent, se complètent mutuellement, bref restent à peu près solidaires : tel est le cas dans l'exodos des Sept contre Thèbes d'Eschyle, où le cortège funèbre des frères ennemis s'organise et s'ébranle aux accents du thrène stichomythique pour lequel alternent les hemichoria ; de même probablement dans le commos des Choéphores pour ce qui est de l'approche enveloppante, en dichorie, de la sépulture royale, et sûrement au début de l'Alceste d'Euripide, au moins dans la parodos, distribuée elle aussi entre les deux groupes : les rôles de ces demi-chœurs sont étroitement complémentaires.