Les rapports de cet écrivain et diplomate mexicain avec la France et les Français, au Mexique, et au cours de ses différents séjours en France, en Espagne, en Argentine et au Brésil.
Figure éminente de l'Amérique latine au XXe siècle, poète, humaniste, dramaturge, le Mexicain Alfonso Reyes fut le plus francophile de sa génération. Sur Rousseau et sur Proust, par exemple, il écrivit les meilleures pages de critique qu'ait signées une plume étrangère. Il fut le traducteur inégalé de Mallarmé.
Reyes vécut en France des années décisives, 1913-1914, et 1924-1927. Il milita en faveur de la cause française dans le Madrid de 1914-1918 et dans le Mexique des années 40. Il compare souvent Espagnols, Latino-Américains et Français : ces derniers ne sortent pas sans égratignures de l'observation objective qu'il fait de leurs qualités et de leurs défauts. Le récit de ses amitiés avec Jules Romains, Larbaud, Paul Valéry, Paul Morand, Adrienne Monnier, Saint-John Perse, Marcelle Auclair, entre autres, permet une approche nouvelle de ces écrivains. Ils influencent Reyes, et Reyes les subjugue. Il se lia aussi avec la nombreuse colonie hispano-américaine fixée à Paris, et avec nos plus grands hispanistes, dont Foulché-Delbosc et Marcel Bataillon, Mathilde Pomès et Jean Cassou.
Alfonso Reyes représentait son pays à Paris au moment où le Mexique de Calles pourchassait prêtres et religieux : ses contacts avec Aristide Briand témoignent des prolongements internationaux, encore mal connus, de ce conflit.
L'œuvre littéraire et diplomatique d'Alfonso Reyes ajoute donc des pages décisives à l'histoire de l'amitié franco-mexicaine. Le livre de Paulette Patout invite à d'autres recherches comparatistes entre la France et l'Amérique latine du XXe siècle.