Thomas Moore — poète, prosateur, musicien, chanteur, homme d'esprit, satirique, polémiste, biographe, mémorialiste, épistolier — fut une des figures les plus brillantes du romantisme anglo-irlandais. Cet auteur, dont la production fut colossale, connut de son vivant, à l'époque de la Régence anglaise, une éclatante renommée, non seulement en Angleterre et en Irlande, mais en Amérique et en Europe où il incarna le romantisme anglais avec Byron et Walter Scott.
Sa destinée littéraire, après la lumière, connut l'ombre. La défaveur dans laquelle il tomba par la suite fut à la mesure de sa gloire.
Violemment décrié par la critique victorienne, rejeté sans appel par une large fraction de ses compatriotes, il s'est vu détrôner de l'Olympe et reléguer au rang de poète « mineur ».
Afin de situer Moore entre les deux extrêmes de la gloire et de l'abandon, nous avons abordé sa personnalité et jugé de sa production lyrique sans a priori, tentant d'apporter à notre point de vue personnel exactitude et mesure.