Est-il possible d'envisager les auteurs modernistes d'expression anglaise comme un groupe ? Comment penser dans un même mouvement les œuvres de T.S. Eliot, James Joyce, Wyndham Lewis, Ezra Pound, William Carlos Williams ou T. E. Hulme ? C'est à ces questions que ce travail souhaite répondre, en replaçant les œuvres individuelles dans le contexte culturel où elles ont vu le jour, et en étudiant le rôle des petites revues où s'est exprimé le premier moderniste anglo-saxon. On reconstitue ainsi une expérience collective qui trouve ses dénominateurs communs dans la lutte contre les institutions et l'attachement à une certaine forme de pratique littéraire fondée sur l'expérimentation et l'échange. Réintégrées dans ce cadre, les innovations formelles introduites par le modernisme apparaîtront comme les figures d'un langage de rupture et de combat contre les idéologies dominantes de l'époque.