Quand il a offert à ses contemporains en 1873 La Renaissance, ce bréviaire impertinent et poétique qui leur enseignait le plaisir esthétique, Walter Pater désirait éclairer en termes discrètement révolutionnaires la relation fondamentale qui unit le « regardeur » à l'œuvre d'art : une satisfaction de tout l'être. Affaire de sensualité et non d'intellect, produit d'obsessions autrement inexprimables et non d'un idéal, l'art ne fait-il pas affleurer dans le sensible les forces profondes qui animent l'homme dans une indistinction troublante, au-delà du bien et du mal ?
Dans ces pages qui démontrent une audacieuse modernité, Walter Pater commente tour à tour LaJoconde, La Naissance de Vénus, Le Concert champêtre ou telle statue grecque.