On savait que l'Académie française rend ses membres immortels, on ignore généralement qu'elle rend vertueux ses lauréats. C'est pourtant le cas depuis qu'en 1782, à l'initiative du baron Auget de Montyon, a été fondé un prix de vertu destiné à récompenser les exploits de l'année en ce (rare) domaine. Le meilleur de la chose, c'est que l'instituteur du prix, amateur de belle rhétorique, réclama que le remise solennelle du pécule versé au candidat couronné fût accompagnée d'un discours contenant l'éloge de son acte.
On trouvera ici des extraits parmi les plus représentatifs, pittoresques ou insolites de ces morceaux d'éloquence vertueuse, entre Guizot ou Tocqueville jadis et, plus près de nous, Mauriac ou Orsenna. Nul doute que dans ces pages le lecteur vertueux trouvera incitation à méditer, l'esthète à savourer, l'historien à comparer — et l'honnête homme à concourir ?