Max Raphael met fin à ses jours à New York en 1952, laissant une œuvre considérable, tant par la variété de ses objets que par l'ambitieux projet qui les unit : refonder l'histoire de l'art comme « science de l'art ».
Un tel programme est impossible sans la connaissance de l'art, que le philosophe poursuit à travers l'analyse descriptive des formes artistiques. Théorie et pratique de la description sont exposées dans cet ouvrage d'une importance capitale pour la compréhension de son œuvre. Questions d'art (Wie will ein Kunstwerk gesehen sein ?) est composé de cinq monographies d'œuvres d'art (Cézanne, Degas, Giotto, Rembrandt, Picasso), suivies d'un essai dans lequel s'élaborent les concepts fondamentaux de la description, suivant une « méthode » inspirée du matérialisme historique.
À la fois de son temps et contre son temps, l'œuvre exigeante et passionnée de Max Raphael est irréductible aussi bien à l'apport de ses devanciers (tels Wölfflin, Riegl, Worringer) qu'aux liens qu'elle tisse avec de proches contemporains comme Carl Einstein ou Walter Benjamin. Elle demeure actuelle par les problèmes qu'elle soulève, et en fonction desquels la lecture de Max Raphael aujourd'hui prend tout son sens.