À côté – ou entre – l'enfer, le paradis et ce « troisième lieu » qu'est le purgatoire, il existe un autre aspect de l'au-delà qui participe de ces trois sphères et auquel on a donné le nom d'« entre-mondes »: il s'agit à la fois d'un lieu et d'un temps qui appartiennent aux morts comme aux vivants, mais aussi à des créatures au statut ambigu. Les différentes conceptions de l'au-delà, qu'elles soient celtiques, antiques, chrétiennes et même persanes apportent chacune une manière originale d'envisager cet entre-deux, mais on y trouve aussi d'extraordinaires coïncidences qui témoignent d'une grande cohérence dans l'élaboration de l'imaginaire de l'au-delà et de sa population.
Ainsi, une frontière perméable rend les échanges possibles, dans le respect de certaines conditions: les contributions réunies ici s'attachent principalement à son étude. On y apprend, par exemple, que certains objets peuvent être d'utiles vecteurs, voire même les adjuvants, des aventuriers qui se hasardent dans ces sphères, des objets très communs – comme un bâton ou un drap – qui contribuent à rassurer l'âme des humains si prompte à s'effrayer devant cette frontière qu'elle croit absolue ; ils l'aident alors à apprivoiser cet inquiétant ailleurs