« Ère du style concertant » ou « temps de la basse continue », le baroque musical s'est signalé par la recherche de la grandeur, par l'amour de l'apparence et de l'éloquence. Ces caractères se sont illustrés dans les grandes machines de l'opéra romain et du ballet de cour à la française, comme dans l'apparat de la tragédie en musique conçue pour Louis XIV. Au cœur des nouvelles inventions musicales, le rapport du texte et de la musique : on espère retrouver le modèle du chant orphique, restaurer la tragédie des Grecs et, surtout, atteindre la juste expression des passions humaines.
Pour cela, on passera de la musique vocale polyphonique, qui néglige nécessairement le texte, à l'expression soliste, qui le magnifie. En France particulièrement, ce sont des considérations dramatiques qui orienteront la musique vocale.
Évoquant les pays où le baroque s'est diversement traduit, s'appuyant sur les partitions comme sur les écrits esthétiques, cet essai permet de pénétrer la sensibilité musicale d'une époque foisonnant de riches réflexions et de chefs-d'œuvre admirables.