Cette monographie, publiée dès 1912 à Munich, est l'un des premiers grands essais analytiques d'envergure consacrés à la vie et l'œuvre d'Édouard Manet (1832-1883). De la plume libre et insolente qui le caractérise, l'auteur rend ici hommage à un héros de l'art moderne en son temps décrié, au moment précis de sa glorieuse entrée dans l'Histoire. Oscillant entre l'anxiété d'une culture européenne en mutation et l'enthousiasme face aux grands chefs-d'œuvre de la création, ce texte démontre avant tout l'extraordinaire et généreuse intuition esthétique de Julius Meier-Graefe.