De roi de la création qu'il était ou qu'il croyait être, l'homme est monté ou descendu (comme il plaira de l'entendre) au rôle de concessionnaire d'une planète.
C'est ainsi qu'en 1872, le philosophe Augustin Cournot décrivait la place cosmologique de l'homme moderne. Alors que la société se mondialise et que la question écologique prend une dimension planétaire, cette formule sonne plus juste que jamais. La mondialisation ne se réduit pas à l'internationalisation des échanges économiques. Prise de conscience partagée de la finitude de la planète et de la destinée commune de l'humanité, elle nous impose de repenser l'idée de progrès, sans illusion naïve, comme sans désillusion stérile.
Guidé par ce questionnement, François Vatin invite son lecteur à un voyage dans le temps et l'espace. On croisera les éleveurs peuls sénégalais et les ouvriers-machines des premières manufactures textiles ; on s'interrogera sur la psychologie des insurgés malgaches de 1947 et sur la rationalité économique des ingénieurs forestiers ; on comparera l'histoire du droit du travail en France et dans les colonies africaines ; on discutera l'image de l'usine moderne chez Charlie Chaplin et chez Georges Friedmann...
En multipliant les angles d'attaque et en adoptant la forme du récit, ce livre foisonnant propose une réflexion tout à la fois lucide et optimiste sur le devenir de la société mondiale.
L'Espérance-Monde est sélectionné pour le Prix du Livre Géopolitique qui sera remis dans le cadre du Festival de Géopolitique de Grenoble en avril 2013.