Aujourd'hui, l'idéalisation médiatique de la transparence en fait une vertu au nom de laquelle le vol et la publication d'écoutes et de documents secrets en tout genre seraient légitimes.
Daniel Soulez Larivière éclaire l'ambiguïté fondamentale de cette transparence abusivement sacralisée. À partir des « affaires » (Bettencourt, WikiLeaks, Snowden...), et en revisitant l'Histoire, il dénonce les dangers de sa revendication dogmatique, qui fait basculer dans un monde manichéen où tout serait forcément bon à dire, où le respect de l'intimité, donc du secret, serait par définition suspect. Pour la société comme pour le citoyen, un tel monde irait à rebours de la vérité - avec les plus grands risques pour la démocratie - et de la justice. Car la transparence n'est pas plus une vertu que le secret.
Ce sont les deux faces d'une médaille qui constituent avant tout des techniques politiques, judiciaires et médiatiques, dans un exercice du pouvoir « normal », et non pas machiavélique ou totalitaire.
La politique est ainsi l'art de voiler et de dévoiler.