Pourquoi le destin de l’animal empire-t-il au fur et à mesure que la civilisation progresse ? Pourquoi, dans une société aussi développée que la nôtre, aussi assurée de ses capacités, aussi capable de subordonner ses besoins élémentaires à une réflexion morale, la condition qui leur est faite témoigne-t-elle d’une violence et d’un mépris toujours plus grands à leur égard ?
L’humanisme métaphysique, en divinisant l’homme, exige-t-il que celui-ci vive dans le déni de ses origines, et punisse les animaux de lui être trop semblables ?
Dans cet essai lumineux, Patrice Rouget reconstitue le parcours métaphysique qui nous a amenés à nous détourner de l’animal, puis à le ravaler au statut d’objet industriel uniquement destiné à satisfaire nos pulsions hédonistes, avec la caution permanente de l’humanisme métaphysique, idéologie illusoire qui accompagne avec une constance impressionnante l’histoire de la philosophie.
« Patrice Rouget, écrit la philosophe Florence Burgat dans sa préface, fait face à ce monument écrasant qu’est l’humanisme, ne fuit rien, ne propose aucun réconfort factice, poursuivant jusqu’à sa limite une analyse où il apparaît que rien n’en peut être sauvé. »