Le numérique bouleverse nos
sociétés de façon extrêmement rapide. Sommes nous enfin en train de vivre la
mutation attendue vers un monde meilleur, une civilisation de la culture et des
loisirs où les robots assureront les travaux pénibles ? Rien n'est moins
sur.
L'homme semble hypnotisé par les nouvelles
technologies, à portée de main via les écrans, les smartphones, les objets
connectés de plus en plus sophistiqués... qui sont censés lui faciliter la vie,
professionnelle ou privée. Pourtant, entre les promesses et les réalités, entre
les mirages que véhicule la Silicon Valley et les pratiques sociales qui se
mettent effectivement en place, les écarts se creusent.
Un monde meilleur ? nous invite à vivre une aventure de
science-fiction dans les méandres de ce nouvel environnement culturel qui constitue
notre réalité quotidienne. Sans, bien évidemment, rejeter en bloc ces nouvelles
technologies, il est temps en revanche d'observer attentivement les pièges que
tend la société technico-financière digitalisée à chaque citoyen comme à chaque
organisation. L'homo numericus doit
ouvrir les yeux sur la portée de ses inventions.
C'est tout l'objet de ce livre,
qui observe dans sa globalité l'écosystème de travail numérisé et met au jour
les liaisons dangereuses qui existent entre les TIC et la pandémie du stress au
travail. Infobésité, manque de temps chronique, dictature des chiffres,
dissolution des relations humaines... : jamais l'influence directe de cette
« laisse électronique » n'était aussi clairement apparue.
Patrons,
salariés, parents, enfants, pédagogues, dirigeants politiques... nous sommes tous
concernés. Et c'est en déchiffrant notre environnement que nous acquerrons les
moyens d'agir, d'infléchir et d'orienter nos choix, en refusant de laisser les
algorithmes décider pour nous.
Docteur en sociologie, Thierry Venin a un parcours atypique : musicien de rue (avant la MAO), instituteur (avant les MOOC), aide-conducteur de train (avant la VACMA), chauffeur-livreur (avant le GPS) et homme-sandwich (avant Google AdSense), il dirige aujourd'hui une agence d'ingénierie informatique et il est chercheur associé au laboratoire SET (CNRS-UPPA).