Les ambiances et les atmosphères sensibles se prêtent à une grande diversité d’usages, que ce soit dans le domaine de l’art, de l’urbain ou des sciences sociales. Comment les ambiances contribuent-elles à mettre les situations ordinaires à l’épreuve du sensible ? En quoi ouvrent-elles de nouvelles pistes en matière de pratique artistique, d’expérimentation méthodologique ou d’exploration théorique ? Qu’en est-il d’une socio-esthétique située, attentive aux percepts et aux affects qui imprègnent nos milieux de vie et infusent les sensibilités contemporaines ?
De telles questions ont traversé un colloque organisé à Cerisy (2018) selon une triple exigence : d’une part, une attention particulière était portée aux échanges, apports réciproques et questionnements communs entre le monde de l’art et celui des sciences sociales ; d’autre part, il s'agissait d’ouvrir un dialogue inédit avec la pensée anglo-saxonne en la matière, mettant en résonance et en discussion l’approche des ambiances et celle des atmosphères ; enfin, l’usage des ambiances a été passé aussi bien au filtre des enquêtes et des théories qu’à celui des pratiques effectives et des expériences situées.