Nous avons tous entendu le célèbre passage de Shakespeare : « Le monde entier est un théâtre et tous, hommes et femmes, n’en sont que les acteurs ». Peut-être moins connue est la description du dramaturge, un peu plus loin dans le texte, des sept âges de la vie. Au début, l’enfant et l’écolier « avec son frais visage du matin ». Ensuite, l’amoureux, le soldat et le juge. Mais c’est sa représentation des derniers chapitres de l’histoire humaine qui nous intéresse ici. Selon le mélancolique Jacques dans Comme il vous plaira, le sixième âge offre « un maigre Pantalon en pantoufles… les bas bien conservés de sa jeunesse se trouvent maintenant beaucoup trop vastes pour sa jambe ratatinée ; sa voix, jadis forte et mâle, revient au fausset de l’enfance » et, enfin, le septième et dernier âge qui est « la seconde enfance, état d’oubli profond où l’homme se trouve sans dents, sans yeux, sans goût, sans rien ».
D’ailleurs, même de nos jours, les discours sur le vieillissement font souvent référence à la perte (d’autonomie, de capacité, d’indépendance ou même de la dignité), à l’infirmité et à la vulnérabilité. Mais ne pourrions-nous pas parler de la beauté dans le contexte du vieillissement ?
Ce livre, fruit d’une conversation de spécialistes de disciplines différentes, vise à réorienter la conversation en mettant en lumière la beauté, la créativité et l’innovation comme dimensions importantes des sixième et septième âges.