Une ville se réduit-elle à l'image que ses élites politiques ou médiatiques souhaitent promouvoir ? Pour comprendre et connaître une ville, il faut recenser ce dont on est sûr, inventorier ce que l'on voit assurément, partir des faits. Après Paris, Bordeaux et Lyon, trois remarquables succès, " Repères " propose un regard singulier sur la ville de Nantes.
" Éden de l'Ouest ", " l'une des villes les plus agréables d'Europe " et " capitale verte de l'Europe en 2013 ". Les qualificatifs pour donner de la ville de Nantes une image positive, qui fait ainsi disparaître son passé de ville ouvrière et industrielle, ne manquent pas. Certes, cette image, entretenue par la politique de communication de la municipalité, correspond bien à la résonance médiatique de quelques événements culturels (Les Folles journées, les spectacles de la compagnie Royal de Luxe). Mais une ville se réduit-elle à l'image que ses élites politiques ou médiatiques souhaitent promouvoir ? Pour comprendre et connaître une ville, il faut recenser ce dont on est sûr, inventorier ce que l'on voit assurément, partir des faits. Regarder une ville avec un œil sociologique, c'est souligner le legs du passé, s'interroger sur les manières dont se construisent les mémoires de Nantes, montrer la permanence des inégalités et de la fracture civique et sociale, tout en examinant les conséquences de la croissance du poids des classes moyennes et supérieures.